La vie en boucles

Catégorie : Projets

« Truites aquaponiques » est un projet   pour la mise au point d’un système circulaire de production de truites et de légumes. Ce système valorise  des déchets de pain grâce aux vers de farine.

Aquaponie hors-sol : les bases d’un projet

Concevoir un système en aquaponie hors-sol s’impose lorsque l’on ne peut, ni enterrer les bassins, ni renouveler une partie de l’eau en arrosant un jardin traditionnel. Jean Paul Andrade d’une part et AMC Aquaponie d’autre part proposent chacun une version d’un système pour l’aquaponie hors-sol adapté aux salmonidés. De même pour Aquaponia avec différents systèmes.

En aquaponie professionnelle, le contexte change compte tenu de l’augmentation des prix des matériaux et du matériel d’une part, et de l’envolée des tarifs de l’énergie, d’autre part. Ce qui est également vrai pour l’aquaponie domestique, dans une moindre mesure. Imaginer des systèmes résilients, bon marché et économes en énergie est une des clés pour l’avenir de la filière aquaponique professionnelle ou domestique.

Voici les principales caractéristiques d’un nouveau système aquaponique hors-sol, installé sur le site « Truites aquaponiques » et en cours de test en 2023. Système conçu par interactions avec Jean-Paul Andrade, Chris Pagns, Louvert Louvert et Guillaume Beucher.

Une aquaponie hors-sol adaptée aux petits budgets.

Un système aquaponique classique, auto construit, architecturé autour d’un bassin de 500 litres enterré et produisant des salmonidés, revient de 1500 à 2500 euros selon les options retenues. Et un système hors-sol coûte encore plus cher compte tenu des surfaces supplémentaires à barder. Cela représente un frein, voire un obstacle, pour de nombreuses personnes intéressées par l’aquaponie. Le système en test, avec un bassin de 600 litres, revient à environ 750 euros, refroidissement compris, tout acheté en neuf. Et environ 1250 € pour un système avec deux bassins de 700 litres.

Facile et rapide à construire

La construction demande peu d’outillage : une perceuse, une scie sauteuse, un tournevis, un marteau, un cutter, une râpe à bois et un niveau à bulle. Une fois tous les matériaux et fournitures réunis, le système est monté en une quarantaine d’heures de travail par une personne seule.

Aquaponie hors-sol en cours de construction, le 6 mars 2023.
Aquaponie hors-sol en cours de construction, le 6 mars 2023.

Une bonne résistance à la pénétration de l’énergie thermique

Le système est isolé sur les 6 faces avec 5 cm de polystyrène. Le biofiltre de 200 litres est paillé avec 5 à 10 cm de laine de mouton entre les cultures lorsqu’elles ne couvrent pas le sol. La surface du biofiltre est petite : 0.5 m2. Le système est exposé au plein soleil de 13 h à 21 h en été. Sans refroidisseur , avec des écarts de températures air-eau de 10° (eau à 20°, air à 30°), le système aquaponique hors sol se réchauffe de 0.25° par jour et l’amplitude thermique au cours de la journée est voisine de 0.7°C.

Suivi des températures de l'eau du système en aquaponie hors-sol, en comparaison d'un témoin
Suivi des températures de l’eau du système en aquaponie hors-sol, en comparaison d’un témoin

Un système en aquaponie hors-sol très économe en énergie

Le fonctionnement permanent du système utilise 6 watts . Auxquels il faut ajouter les 8 watts du système de refroidissement lorsqu’il est sollicité. Ce qui permet une circulation de 1200 litres d’eau par heure, (1.5 fois l’eau totale du système par heure), un taux d’oxygène au dessus de 5.5 mg/l et une température de l’eau maintenue en dessous de 21°C. Pour une consommation annuelle d’environ 70 kWh, refroidissement compris (3.5 kWh par kg de poisson produit).

Un lit de culture capillaire alimenté en permanence par l’eau aquaponique

Le biofiltre étant tout petit en surface, il ne répond pas au besoin en légumes pour ceux qui n’ont pas de jardin. L’ajout de 2.3 m2 de surface de culture hors-sol permet d’augmenter significativement la production de légumes. Découplés du système aquaponique, ils régulent les nitrates et les phosphates du système aquaponique via l’ajout d’eau neuve, sans introduire d’énergie thermique supplémentaire. Une vanne à flotteur contrôle l’écoulement permanent de l’eau aquaponique dans le « wicking bed ». La lame d’eau constante de 5 cm remonte par capillarité pour alimenter les cultures. Il est possible de créer cette zone de culture avec du sable. Mais en optant pour de la terre, on obtient une zone de culture très productive dès le début du « cyclage », ce qui permet d’être plus patient pour introduire les poissons. En contrepartie, il y a nécessairement quelques mauvaises herbes à enlever au départ.

Au 8/06/2023 .  (5 kg de légumes (fraises, betteraves rouges, concombres, radis, laitues) récoltés depuis le 15 mars, date des premiers semis.
Au 8/06/2023, système en cours de « cyclage » . Depuis la mise en culture le 15/03/2023, 5 kg de légumes récoltés (fraises, betteraves rouges, concombres, radis, laitues).

Production attendue

Une vingtaine de kg de salmonidés par an est un objectif facile à atteindre avec une alimentation modérée. Et la production de légumes attendue devrait dépasser les 40 kg par an. A voir selon les récoltes des prochaines années pour préciser les niveaux de rendement.

Jean-Paul Andrade : un kit aquaponique hors sol

Jean-Paul Andrade a conçu un système aquaponique hors sol,  » l’Aquapotager 500″. Un design épuré, facile à construire, durable et bon marché. Compter 1500 à 2000 € d’achat de fournitures, refroidissement compris. Ce système permet de produire des truites dans les endroits où il est impossible d’enterrer les bassins. Il est mis à disposition de tous ceux qui veulent auto-construire un système aquaponique. Plusieurs vidéos détaillent précisément le montage du système :


– vidéo 1 : le bâti et l’isolation,
– vidéo 2: aménagement de la cuve et du bac de culture
– vidéo 3 : fabrication du filtre
– vidéo 4 : pose de la bâche epdm dans bac de culture
– vidéo 5 : finitions


Cet article complète les vidéos avec quelques plans cotés et un panorama rapide des phases de montage. Le contenu de cet article est 100% issu des travaux de Jean-Paul Andrade et publié avec son approbation. Les plans en 3 D et la liste des achats (nomenclature) sont l’oeuvre de Mathieu Vandereyd

Vue globale du kit hors sol de Jean-Paul Andrade
Vue globale du kit hors sol de Jean-Paul Andrade

Construction du châssis du système aquaponique de Jean Paul Andrade

Le châssis est constitué de deux échelles réalisées avec des planches de 2400 x 70 x 33 mm, reliées par 6 poteaux de 1060 x 70 x 60 mm. Douze boulons 100 x 6 mm relient les échelles aux poteaux.

( source Mathieu Vandereyd).
( source Mathieu Vandereyd).
( source Mathieu Vandereyd).
( source Mathieu Vandereyd).
Châssis terminé

Isolation du fond du système

Le châssis est retourné. Un cordon de colle permet de fixer 4 panneaux de polystyrène de 1000 x 600 x 40 mm. Une fois le collage terminé, le châssis est remis à l’endroit.

Installation de la cuve de 500 litres

Des tenailles coupantes permettent de supprimer facilement et proprement les aspérités en fond de cuve. Ceci afin d’éviter les blessures aux futures truites. Le fond encollé, la cuve s’insère parfaitement dans son emplacement, en butée sur le montant de l’échelle.

Isolation des côtés

Cinq des six faces sont fermées par des panneaux de polystyrène de 60 mm d’épaisseur et de 840 mm de hauteur (sauf le bout, côté cuve qui fait 40 mm d’épaisseur). Des évidements sur les deux panneaux du bout permettent un encastrement parfait sur les montants des deux échelles. Ils s’assemblent par collage sur les échelles en respectant les décrochements prévus à cet effet, ou en les supprimant côté poteau. On peut utiliser temporairement les planches prévues pour le bardage, le temps du collage définitif.

Complément d’isolation avec laine de roche

L’espace libre entre cuve et isolant est comblé avec de la laine de roche. Choisir le type adapté à une pose à la main. Cette option suppose une étanchéité parfaite pour éviter l’imprégnation par l’eau de pluie. Une autre option : utiliser des billes de polystyrène introduites avec un entonnoir par les 4 angles du haut. Une dernière option : ne rien mettre du tout.

Isolation de la façade accueillant les portes

Le panneau destiné à recevoir les portes se traite différemment. Les feuillures correctement orientées assureront l’étanchéité à l’air pour les portes.

Passe paroi pour traverser la cuve

Un passe paroi à vis, diamètre 50 mm intérieur, prend place à 120 mm du bord supérieur de la cuve. (120 mm du bord au centre du trou). Le diamètre du trou correspond à la dimension exacte du passe paroi + 1 mm de jeu. Au montage, ne pas oublier les joints, complétés par un cordon de mastic. Serrer fortement pour supprimer tout risque de fuite.

Fond du compartiment technique

Des panneaux de 820 x 670 et 820 x 470 mm constituent le fond du compartiment technique.

Cloison intérieure

Une cloison intérieure taillée à la bonne dimension (700 x 824 mm) prend appui sur des tasseaux vissés sur les poteaux. Un évidement permet le passage pour le tuyau d’évacuation et le tuyau d’air. De la laine de roche vient combler l’espace entre la cuve et la cloison avant pose définitive.

Installation du fond du bac de culture

Opter si possible pour une plaque de PVC expansé insensible à l’humidité. Le fond du bac de culture se colle sur l’échelle supérieure et sur le bord de la cuve. Ceci permet une bonne étanchéité face aux projections d’eau. La plaque fait 823 x 1800 mm.

Cloison intérieure du bac de culture

La dernière cloison du bac de culture est positionnée à 6 cm du bord de la plaque de fond, de façon à pouvoir poser une plaque isolante de 60 mm. Des encoches sur les plaques isolantes du côtés accueillent deux planches de 994 mm de long pour une hauteur totale de 220 mm. Ultérieurement ces planches feront corps avec le bardage extérieur.

Passage du tuyau d’air

Le tuyau entre par le coin externe, passe entre isolant et cuve pour ressortir dans le local technique par l’entaille réalisée dans la cloison

Aménager le haut du bassin

Une bordure de plastique et une seconde épaisseur d’isolant correctement collées assurent une étanchéité à l’eau provenant des éclaboussures du bassin et de la condensation sur les parois.

Évacuation côté bassin (SLO)

Le tuyau d’évacuation se positionne à 1 cm du fond. Légèrement coupé en biais pour une continuité d’écoulement. Un T évite un fonctionnement par siphonnage. L’orifice supérieur du T va servir d’évacuation de secours en cas de bouchage du tuyau en bas de cuve.

( source Mathieu Vandereyd).

Évacuation côté filtre

L’évacuation côté filtre est dotée d’une vanne permettant de stopper l’évacuation. Et le tuyau de sortie est articulé du bas vers le haut pour permettre d’enlever le couvercle du filtre.

( source Mathieu Vandereyd).

Appareillage électrique

Ce système fonctionne avec une pompe à eau et une pompe à air. Jean Paul Andrade a opté pour une pompe à eau à débit ajustable par variateur: Jebao jecod DCP 2500 , réglée entre 1500 et 2500 litres de débit à vide (18 watts en moyenne sur l’année). La pompe à air est une pompe avec batterie de secours ayant une autonomie de 9 heures : Aquavie pro air 3000 (12 W) . Elle a deux sorties d’air et débite à vide 2 fois 30 litres par minutes. Ce qui donne pour une sortie, environ 15 litres minutes injectés en fond de bassin . Le système aquaponique fonctionne donc avec une puissance totale de 30 watts. Auxquels il faudra rajouter un peu d’énergie lors des périodes de refroidissement.

( source Mathieu Vandereyd).

Module « simplissime » en aquaponie domestique

L’augmentation du tarif électrique et les risques de coupures d’alimentation menacent les systèmes aquaponiques. Concevoir des systèmes domestiques avec une unique pompe à air est une piste à explorer. Et si possible en utilisant une pompe à air avec batterie de secours intégrée, procurant une autonomie de plusieurs heures. Voici un retour sur la réalisation d’un module aquaponique on ne peut plus simple. Ce système permet l’élevage des salmonidés, avec une production de légumes associée. Il est aisé à construire, bon marché, simple à comprendre, économe en énergie, protégé des coupures électriques, stable thermiquement et nécessitant très peu d’entretien.

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Systèmes en aquaponie

Les systèmes en aquaponie sont tous dérivés des systèmes aquacoles recirculés (RAS). Par ailleurs ils doivent également offrir une capacité à maîtriser les échanges thermiques, avec plus ou moins de recours aux équipements de refroidissement. Ce faisant, élever la truite toute l’année devient possible.

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Maîtrise thermique en aquaponie

Parmi les nombreux points clés en aquaponie, la maîtrise thermique est certainement l’un des plus importants. Elle repose essentiellement sur la conception du système. Une bonne isolation, un niveau constant, un ensemble compact, et ponctuellement, un groupe froid et une résistance chauffante constituent le niveau de base « passe partout » permettant d’élever les salmonidés dans son jardin toute l’année. Pour réduire l’utilisation du groupe froid et de la résistance chauffante, voire les supprimer complètement, des aménagements du système sont possibles. Voici un retour d’expérience à partir d’un test sur un bassin de 500 litres (TA-500) en 2021.

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Conception aquaponique: cas concrets

La conception de projets d’aquaponie domestique vivrière a démarré en mars 2017 et a produit plusieurs systèmes. Le premier de taille moyenne avec deux bassins de 1200 litres chacun. Le second, plus petit avec un bassin de 500 litres. Le dernier, minuscule, aux fins de pédagogie ou de conservation des vifs pour la pêche, avec un bassin de 70 litres. Ces diverses installations produisent 80 kg de truites et 150 kg de légumes variés par an. Tout en s’inscrivant dans les exigences d’un développement durable. Rétrospective des options aquaponiques testées depuis quatre ans.

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Électrovanne automatisée en aquaponie

Le système aquaponique expérimental TA-500 est doté d’une zone de modulation de la température. Cette dernière utilise le soleil pour le réchauffement en hiver et les radiations infrarouges passives vers le ciel clair pour le refroidissement en été. Et donc, elle ne consomme aucune énergie fossile ou électrique. Pour obtenir ce résultat, la circulation de l’eau dans la zone de modulation de la température dépend des conditions atmosphériques. La gestion manuelle de la vanne qui commande cette circulation devient vite astreignante. Ce qui rend le pilotage automatique par électrovanne quasi indispensable.

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Innovation thermique en aquaponie : projet en test

Le système « truites aquaponiques » est un projet réussi, bien équilibré. Où la production de 55 kg de truites et 110 kg de légumes variés sur un an est au rendez-vous chaque année. Et où les périodes de canicules sont bien contrôlées par le refroidissement par géothermie, avec une faible consommation énergétique. Mais la géothermie n’est pas possible en tout lieu. Or une innovation thermique permettrait « en théorie » de gérer les températures trop chaudes ou trop froides, à peu près partout. Elle mérite donc d’être testée sur un cas concret grandeur nature en 2021. Tour d’horizon des caractéristiques du nouveau projet.

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Module pédagogique pour l’aquaponie en primaire (version 1)

L’aquaponie est un concept à la mode. Et de nombreuses écoles souhaitent utiliser cette technique comme support pédagogique. Or la mise en oeuvre d’un module pédagogique pose des difficultés techniques. Dont la résolution peut conduire à véhiculer des idées erronées. Petit tour d’horizon des erreurs à éviter ou des solutions à privilégier à partir d’un cas concret.

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Rendement en aquaponie pour truites et légumes

Une installation aquaponique, au delà des belles images et des vidéos, a vocation à produire une nourriture en quantité et en qualité. Mais les références du rendement en aquaponie pour des systèmes domestiques équilibrés sont rares. La production annuelle du système « truites aquaponiques » avoisine les 70 kg de truites dans 2.4 m3 de bassins et 110 kg de légumes variés sur 10 m2 de bacs.

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Une truite raconte l’aquaponie de l’intérieur.

Voici une vidéo présentant l’aquaponie du point de vue de la truite.  J’ai choisi  un  mode pédagogique basé sur l’immersion. Une fois dépassé le côté volontairement anthropomorphique, il reste une description détaillée du circuit de l’eau au bénéfice des truites. C’est aussi une manière de célébrer bientôt le premier anniversaire du lancement de l’élevage de truites (15/09/2017) avec la satisfaction d’avoir maîtrisé le point capital du réchauffement de l’eau des bassins en été. J’espère que vous prendrez du plaisir à visionner cette vidéo, autant que j’en ai eu à la créer! Poursuivre la lecture

Economie d’énergie en aquaponie

Un système aquaponique peut fonctionner à la perfection du point de vue de la production des poissons et des légumes  tout en étant défaillant sur la consommation d’énergie.  Le système « Truites aquaponiques 2400 litres » en est l’illustration avec une consommation initiale de 33 kWh par kg de truite produit,  pour atteindre  7.3 kWh après optimisation.

Dernière mise à jour le 25/07/2022

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Projet aquaponique TA-2400: fiche signalétique

Les projets en aquaponie sont très diversifiés. Une newsletter du SMIDAP dresse un panorama intéressant.  Pour faciliter les comparaisons des systèmes familiaux, voici une présentation du projet  aquaponique « Truites aquaponiques » sous forme d’une fiche signalétique synthétique. Cette fiche, élaborée au cours de la première année du système ( juin 2018), est mise à jour au fur et à mesure des ajustements.

 Dernière mise à jour : 20/01/2020
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