La reproduction des truites arc en ciel en aquaponie nécessite du matériel spécifique, du savoir faire et des truites mâles et femelles sexuellement mâtures. Côté matériel, voyons donc comment construire une auge d’incubation. Puis comment l’installer dans le système aquaponique.
Ajout du 20/04/2020
Cette auge utilisée en janvier 2020 n’a pas donnée entière satisfaction. Même si elle a permis de dérouler tout le processus de la reproduction jusqu’à l’obtention de truitelles de 4 grammes. Les défauts de conception ont provoqué une manipulation excessive des œufs pendant les 20 premiers jours d’incubation et une incapacité à nettoyer facilement l’auge, entrainant des pertes importantes dues à saprolégnia. Une seconde version de l’auge d’incubation et de la cage de grossissement va donc être mise au point pour un second test en 2021.
Le cahier des charges pour élaborer un dispositif d’incubation
Le dispositif d’incubation devra répondre à plusieurs exigences:
– facile à construire
– bon marché
– ayant démontré son efficacité
– dont les dimensions permettent une greffe sur le système « truites aquaponiques »
– pouvant recevoir une ponte de 3000 œufs
Le site de la FAO sur le reproduction des poissons (Section 9-3; paragraphes 15 et suivants) présente plusieurs dispositifs pouvant répondre à ces exigences. Le système de l’auge s’impose pour un premier test, compte tenu de sa polyvalence et de sa rusticité. Et pour les curieux, un peu d’histoire sur les appareils d’incubation de 1860 à 1910.
La construction de l’auge d’incubation
Elle comprend trois parties.
En premier, l’auge proprement dite, avec des cloisons et des découpes régulant le flux d’eau. J’ai utilisé un coffre de rangement en promotion qui correspondait aux dimensions dont j’avais besoin (70 cm x 40 cm x 25 cm)
La seconde partie correspond à un bac amovible, dans lequel l’eau circule du bas vers le haut.
La troisième partie est un filtre à gravier. Ce filtre permet l’élimination en amont des impuretés sortant du bac de culture.
Et voici le produit fini pour une dizaine d’euros en utilisant quelques restes de CPTS (ces objets que l’on garde parce que « Ca Peut Toujours Servir » !).
L’installation de l’auge d’incubation dans le système aquaponique
L’auge prend place sous l’arrivée d’eau provenant du bac de culture. Cette sortie débite en moyenne 12 litres d’eau propre par minute. Mais l’eau contient en fait, de temps en temps, quelques petites radicelles et un peu de boue qui sédimente au fond de l’auge. D’où l’importance de mettre un filtre en entrée. L’auge dispose d’un couvercle . Ainsi les œufs sont dans l’obscurité. Et ils reçoivent une eau dont la température est comprise entre 8 et 12° C de février à avril.
Surveillance de l’auge et perspectives
La surveillance consiste à nettoyer le filtre si besoin et à enlever les œufs non fécondés pour freiner le développement des champignons pathogènes. Cependant le taux de perte accepté sera très élevé dans ce contexte semi naturel. Il est fixé à 90% au maximum avec un espoir de le contenir à 50%. Soit une possible production de 300 truitelles à partir d’une ponte de 3000 oeufs!
En décembre 2018 les truites femelles ont produit des œufs mâtures. Mais il n’y avait pas de mâles. En décembre 2019, il y a des mâles avec de belles gonades blanches. Et quelques femelles avec des œufs. Tout est donc en place pour un test d’incubation d’œufs de truites dans un contexte aquaponique et avec des géniteurs locaux.
Oui oui a suivre 🙂
😉